J. Lebouteiller Dutot - Ensemble Vocal de Canisy

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Jacques Lebouteiller évoque le parcours de Pierre Dutot
Pierre Dutot avait vingt ans quand je l’ai connu à La MJC La Prairie de Caen, en 1966. Je venais d’être nommé au poste de directeur-adjoint - j’avais 26 ans - avant d’en devenir l’année suivante le directeur.
Il jouait de la trompette dans l’orchestre du groupe folklorique Hanoar Chel Caen dans les années 1966, 67, 68. Trois des musiciens du groupe, étudiants au Conservatoire, en sont devenus plus tard professeurs. On percevait déjà le très bon niveau de ces jeunes musiciens-là.
J’ai dansé alors au sein du groupe, accompagné, entre autres, par Pierre et Jean Denis, le flûtiste qui fit carrière à Gap. C’est le père de Jean qui écrivait les arrangements pour l’orchestre.

Pierre, dont le père ne voulait pas qu’il fasse carrière dans la musique, et la trompette en particulier, préparait simultanément le Conservatoire et le professorat d’EPS, métier qu’il exerça peu de temps. S’étant cassé la main droite dans un accident de voiture, il s’entraîna avec la main gauche… pour le Concours du CNSM de Paris…. où Il fut admis, la main droite plâtrée.
Un jour où nous dansions lors d’un spectacle, il nous dit que nous faisions bouger l’estrade si fort qu’il avait du mal à garder l’embouchure de sa trompette dans ses lèvres...

J’ai recroisé Pierre, plus tard, au cabaret Le Virgule de Caen, où il accompagnait une chanteuse à la trompette, en modulant et respectant la voix et le texte de l’interprète, ce qui montrait sa maitrise parfaite de l’instrument.
Il avait créé divers ensembles de cuivres, dont le Prestige Orchestra. Il m’offrit un disque - en échange du mien - et avec beaucoup d’humour le dédicaça... «à mon cher confrère», sachant que j’étais analphabète en musique !

Il a enseigné au CNSM de Lyon et simultanément au CNR de Caen, puis toujours à Lyon et en même temps au CNR de Bordeaux. Il a fait une carrière internationale de concertiste, enseignant la trompette à l’étranger, en particulier au Mexique, où il a régulièrement animé des Master class. Il est resté un ami proche de la violoncelliste Hélène-Marie Foulquier, sa condisciple puis sa collègue au Conservatoire de Caen, même s’ils se voyaient moins depuis qu’il était à Bordeaux.

J’ai retrouvé Pierre à l’occasion des concerts caritatifs qu’il donnait en Normandie, souvent avec l'organiste Alain Bouvet, et récemment avec l’Ensemble Vocal de Canisy.
Tous ceux qui l’ont connu évoquent un personnage d’une volonté et d’une générosité exceptionnelles. Hélène-Marie Foulquier m'a confié : «Il n’aurait pas pu vivre sans sa trompette».

Jacques Lebouteiller, septembre 2021
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